Les spectrophotomètres
15/06/2014. Dès la conception de la mission, il a été prévu d’inclure un instrument spectrophotométrique à bord de Gaia. Pour de nombreuses raisons :
- corriger les effets de la chromaticité sur l’astrométrie (déplacements systématiques de la position des objets observés dans le champ astrométrique selon leur couleur), correction nécessaire à la précision attendue des mesures astrométriques,
- permettre la classification des objets observés : distinction étoiles - quasars - galaxies, distinction entre les différents types d’étoiles,
- caractériser les étoiles observées : température, gravité, abondance de certains éléments chimiques (en particulier le fer),
- déterminer les albédos des astéroïdes observés,
- estimer les redshifts (décalages vers le rouge) et l’intensité des raies en émission des quasars observés,
- détecter et caractériser les objets variables,
- déterminer l’extinction et le rougissement interstellaire provoqués par la présence de gaz et de poussière dans l’espace interstellaire.
L’instrument spectro-photométrique de Gaia est composé de deux prismes à basse résolution en silice fondue, les spectro-photomètres bleu et rouge : BP et RP. Comme l’instrument spectroscopique (le Radial Velocity Spectrometer), les spectro-photomètres sont situés entre le miroir M6 et le plan focal et reçoivent ainsi la lumière provenant des deux champs de vision. La sélection des sources à observer est effectuée en utilisant les informations fournies par le repéreur d’objets célestes (sky mapper). Voir le schéma général de l’instrument.
Le spectro-photomètre bleu, BP, opère dans le domaine 330 à 680 nm, avec une dispersion spectrale allant de 3 à 27 nm/pixel. Pour le spectro-photomètre rouge, le domaine spectral couvre les longueurs d’onde de 640 à 1050 nm avec une dispersion spectrale variant de 7 à 15 nm/pixel. Voir aussi les précisions attendues sur les observations spectro-photométriques.
Les illustrations ci-dessous montrent les deux spectro-photomètres et leur couverture en longueur d’onde, ainsi que celle de l’instrument astrométrique (bande G) et du spectromètre, le RVS.
Les observations obtenues avec les spectro-photomètres sont des petits spectres à basse résolution, allongés dans le sens du balayage, dont la figure ci-dessous (courtesy A.G.A. Brown) est une illustration : spectre RP simulé pour une naine froide rouge de type M et de magnitude apparente V = 17.5. Le code couleur donne l’intensité du signal, le contour blanc donne le niveau du fond de ciel, la boite rouge indique les données qui sont envoyées au sol.
![](local/cache-vignettes/L370xH236/spectre-rp-naine-m-v17.5-5effe.jpg?1737136205)
Pour comparaison, la figure ci-dessous montre une série de sept spectres observés par les deux spectro-photomètres BP (à gauche) et RP (à droite) pour 7 étoiles de types spectraux différents : d’une étoile très froide (environ 3000°) et très rouge, une géante de type spectral M5 III (en haut) à une étoile chaude (environ 8000°) de type spectral A3 (en bas).
![](IMG/png/2d-spectra.png)
Voir plus de détail sur les observations spectro-photométriques.